Point Transat #4 – Les Açores > Les Açores

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Bonjour à tous!

Après quelques jours d’escale à Horta, la Marina la plus colorée du monde, Le Club des 5 a débarqué de Belobateau, lors de son escale, pour différentes raisons personnelles…

Mais avant tout, je vais vous conter notre arrivée, et notre escale dans cette île de Faial.

Le mardi 6 juin 2022, vers 11h00, nous arrivons dans le port de Horta avec un vent de 20 nœuds, où nous rencontrons de nombreux bateaux au mouillage. Il nous faudra plusieurs manœuvres pour atterrir et avoir l’ancre solidement enfouie dans le fond de la baie.
Nous verrons plusieurs bateaux de prestige, dont le vieux gréement Notre Dame des Flots, dont le Capitaine, Jean-Pierre, dit Pépo, a déjà réalisé avec son bateau plusieurs fois le tour du monde. Ce bateau de 1942 qui a son port d’attache à La Rochelle repartira trois jours après notre arrivée. Les sommets de l’ile de Faial sont couverts de brume, le soleil n’arrive pas à percer, et la température ne dépasse pas les 20 degrès. Humidité et froid nous accueillent.

A peine débarqué, le Club des 5 en compagnie de Marie, la femme de David Texier et Marine la femme de Julien, qui nous ont fait la surprise de rejoindre leur mari à Horta, allons déguster  une bonne bière chez Peter , lieu incontournable de la Marina.

Nous rencontrons une multitude de marins, d’équipages qui ont fait la traversée. Chacun avec son histoire, sa route, son vent, et son bateau. Au restaurant chez Peter, nous dialoguons avec l’équipage de Yellow Jack, bateau IMOCA croisé en navigation une semaine avant notre arrivée.
Lors de l’avitaillement de départ de la transat en Martinique, sur recommandation du Capitaine, nous sommes partis sans un morceau de viande, de saucisson, de pâté ou de charcuterie, sans poissons, ni conserves de poisson ou de viande. Nous avons juste embarqué quelques tranches de jambon blanc et de bacon.
Les protéines étaient remplacées  par du soja, des pois chiches ou autre légumes.
Même en pêchant au quotidien, nous n’avons attrapé qu’un tout petit poisson de 300 grammes pour 5 marins, un peu léger pour un repas protéiné !
Certains rêvaient de déguster un bon steak de bœuf ou quelque chose dans le genre…
Pendant que Xavier et David, étaient partis à la recherche de pièces de rechange pour le pilote automatique, le reste de la troupe s’installe chez Peter, consulte les différents menus, et commence par boire une bonne pinte de bière locale. Xavier et David nous rejoignent. C’est alors que nous pourrons passer à la dégustation de notre premier repas à terre.
L’après-midi passe très vite, chacun raconte ses histoires, téléphone à ses proches, échange avec Marie et Marine de nos aventures et ressentis de trois semaines de navigation, et l’heure est à la décontraction. Nous passerons tous les sept la journée ensemble jusqu’au bout de la nuit, pour finir dans un petit bar ou la bière est à 1€ !
Mercredi matin, après une première nuit de repos et une grasse matinée, David Jamin et Philou vont à terre pour commencer à porter le linge de bord et personnel à la laverie. Elle vient de fermer, réouverture l’après-midi à 13h30. Il ne faut pas être en retard car c’est la seule laverie du port pour plus de 300 bateaux. Quelle fut ma surprise, dans la file d’attente, Marie, du bateau Mahina, un Jeanneau Sun Fizz comme le mien, rencontré en janvier 2022 en Guadeloupe, est juste devant moi. Elle navigue avec son mari Yann, son fils Arthur, 8 ans et sa fille Chloé 13 ans. Ils sont partis l’an dernier de Bretagne avec leur bateau et leur chat, durant un an, pour un tour de l’Atlantique à la voile.
Ils sont à Horta, procèdent à quelques réparations, à l’avitaillement et repartent dans quelques jours vers l’Espagne, le Golfe de Gascogne jusqu’à La Rochelle.
La vie de Marin est ainsi faite, rencontrer des gens de mer, partager avec eux des moments mémorables, comme les 33 ans d’Arnault à Marie Galante et que Chloé confectionne un gâteau à l’occasion, échanger avec eux des sentiments vécus, des tranches de vie, se quitter, et se retrouver quelques mois après comme si on s’était quitté la veille.
Bien sûr, on est invité sur leur bateau, Mahina, pour un ti punch, et eux viendront sur Bélobateau pour une soirée apéro dinatoire. David Jamin sera bien occupé avec Arthur et Chloé, qui seront heureux de lui raconter cette année d’aventures, du tour de l’Atlantique en famille.
Jeudi 8 juin au matin, l’heure du départ approche pour Marie et Marine qui doivent rentrer en Bretagne pour rejoindre leurs enfants gardés par mamy et papy.
Marie devait couper les cheveux à Philou, elle sortira sa tondeuse de son sac à main, et à partir de l’annexe qui va la conduire au quai, elle lui rafraichira la  nuque, exceptionnel non !
Marie et Marine, les yeux pleins de larmes, un dernier bisou avant quelques semaines de mer pour leur mari, elles embarquent dans le taxi qui les emmène à l’aéroport.

Le temps est très brumeux, et l’avion qui doit se poser sur l’île de Faial pour Lisbonne sera dérouté sur l’île de Pico. Depuis l’aéroport de Faial, Marine et Marie trouveront une camionnette pour les  emmener par la route, jusqu’à l’embarcadère de Horta, où les attend un navire pour Pico. L’avion décollera de cette île avec un retard qui leur fera rater leur correspondance à Lisbonne. Comme ce sont deux compagnies aériennes différentes, les Bretonnes devront dormir à l’hôtel, se procurer un nouveau billet pour prendre un vol le lendemain, tout cela à leur frais !

Une fois les femmes partis, nous rentrons sur Bélobateau pour réparer le pilote automatique avec les nouvelles pièces que Xavier s’est procuré. David Texier procède au démontage et à l’échange des pièces défectueuses. Mais il s’avère que la panne est bien plus grave, ce qui nécessite plus d’expertise et de réparation que prévu. Pendant ce temps les autres démontent le filet du trampoline tribord qui est endommagé. David Jamin trouvera une personne qui réparera le filet. Il trouvera aussi une personne pouvant lui réparer son téléphone qui a pris l’humidité et ne fonctionnait plus.
Vendredi 9 juin, c’est fête nationale au Portugal, tous les magasins sont fermés sauf les bars et restaurants. Donc impossible d’avancer dans les travaux sur Bélobateau.
On en profite pour aller à terre, visiter un peu Horta et déjeuner dans un bon restaurant, des mets locaux, bien arrosés avec une bière bio locale, des vins de pays, rouge et blanc. Une bouillabaisse portugaise, des pavés de thon, succulents !  Puis nous allons chercher le restant de linge de bord à la laverie, qui doit sécher. Là nous buvons quelques pintes de bière en attendant. Bélo en profite pour téléphoner longuement à ses enfants qu’il n’a pas vus depuis très longtemps. En fin de journée nous longeons le quai pour rentrer au bateau, quand nous passons devant le Club Nautique de Horta qui nous invite à un apéro dinatoire, ou bière et mets locaux sont à volonté. Cela nous permet de dialoguer avec ces marins et de déguster de délicieuses spécialités Portugaises.

La nuit est tombée, il est tard, nous décidons de renter en annexe au bateau, mais en passant devant le navire de Thomas, un Breton qui vient de traverser l’atlantique, il nous invite au ti punch à son bord.
Nous sommes 4 à avoir quitté le bateau le samedi 11 juin au réveil, car les valeurs fondamentales n’étaient plus partagées avec le Capitaine, et pour la sécurité de tous nous avons stoppé là l’aventure du Club des 5.
Chacun prend ses responsabilités et vit la vie de ses envies .
Ju, Dav et Philou rentrent en métropole, en avion.
Le seul à continuer l’aventure sur un monocoque RM 10.60 c’est David Jamin.
Il sera accompagné jusqu’à Ponta Delgada en avion par Ju et Dav, qui continueront vers Lisbonne et Paris jusqu’à Quimper.

David Jamin qui continue l’aventure vous la contera dans un prochain article.

La mer, porte l’horizon à l’infini, espace de liberté et de réflexions, ou la profondeur des abysses détient encore de merveilleux secrets, que l’homme ne pourra jamais atteindre, Dieu merci !
La Mer est le dernier sanctuaire de la Terre. Espace invaincu par l’Homme et inhabité, espace d’aventure et d’humilité, du visible et de l’invisible.
« Seul l’Océan a les moyens vocaux pour parler de l’Humanité », dit Romain GARY.
Gardons ces secrets enfouis au fond de la mer comme des secrets au fond de nous-même.

Nous pouvons à partir de la Mer faire le tour de la Terre, sans jamais s’arrêter, par la seule force vélique…  Cette force vélique qui nous pousse à rêver et à puiser dans nos ressources infinies.

Nous avons navigué avec ce navire, sur cette immensité océanique, entre les dépressions et les anticyclones, grâce aux différentes réflexions météorologiques, et l’avis éclairé de nos routeurs à terre, Philippe, Jacques et Martin, tous complémentaires, qui nous ont guidé et que nous remercions énormément.  
Mais dans notre quotidien, sur Terre, puissions-nous naviguer pour ne jamais rencontrer de dépressions, et longs calmes, et enfin réfléchir à ce que nous sommes ?
Immensément petit dans cet infini…

Le spectacle de la mer me fait toujours une impression profonde, elle est l’image de cet infini qui attire sans cesse la pensée, et dans laquelle sans cesse elle va se perdre.
Imaginez ce que l’on ressent quand, après plusieurs semaines, on revient sur Terre, après avoir vécu tout cela dans cette Immensité de Liberté, de Rêve, et d’Aventure, où l’Homme, qui y vivra sans doute, un jour pour l’Eternité, est toléré…

L’homme et la mer

Charles Baudelaire

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et je finirais par cette citation d’Aristote :
« Il y a trois sortes d’Hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer »

Nous mettons à votre disposition sur Youtube un montage photo , pour vous faire partager, après les récits, les images de cette dernière escale.
Cliquez ICI pour en voir le contenu.

Je vous donne rendez-vous à ma prochaine traversée de l’Atlantique, prenez bien soin de vous …

Philou, Capitaine de l’Air Du Temps.

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